Dans mon ancienne Amap, j'avais déjà eu l'occasion de goûter au pourpier. À mon grand dam (n'ayons pas peur des mots), nous n'en avions eu qu'une ou deux fois, bien trop peu à mon goût car le pourpier avait enchanté mon palais.
Imaginez donc ma jubilation (oui, oui, je jubile grâce à des légumes, chacun son truc !) quand j'ai su que nous allions en avoir dans notre prochain panier ! Car dans ma nouvelle Amap, nous sommes prévenus de la composition du panier la veille de la distribution. Pour ceux qui vont au marché le mercredi matin (la distribution a lieu le mercredi soir et les familles étant nombreuses, ce jour-là est souvent réservé aux courses diverses), il faut avouer que c'est pratique. On perd l'effet de surprise mais on gagne en organisation.
Mais je me disperse... Revenons au pourpier, cette délicieuse plante que l'on peut, avec beaucoup de chance, trouver dans certains mescluns. Je me suis amusée à chercher sa définition exacte dans le Robert de la langue française qui nous apprend qu'il s'agit d'une "plante (portulacées) à petites feuilles charnues (comestibles dans une espèce), à fleurs rouges." Dans mon panier, point de fleurs rouges et seulement de délicates feuilles vertes en forme d'as de pique. Je les ai dégustées en salade mais mes recherches sur la Toile (j'aime les légumes oubliés mais aussi les expressions désuètes !) m'ont révélé qu'on peut également le faire cuire et le préparer comme des épinards ou en soupe. Une amapienne m'a confirmé que cette plante était plus courante dans le sud de la France et qu'elle profitait de chacune de ses vacances en Provence pour en faire une petite cure.
Modeste d'apparence et souvent pris pour une mauvaise herbe, le pourpier est un concentré d'antioxydants et un précieux anti-cholestérol que l'on retrouve d'ailleurs dans le fameux régime crétois.
Et ce qui me ravit presque encore davantage que son goût délicieux ou ses atouts nutritionnels, c'est son étymologie ! Toujours selon le Robert, le terme "pourpier", attesté en 1538, serait une altération de "poulpié", du latin populaire "pulli pes" c'est-à-dire "pied de poulet", un nom qui lui est aujourd'hui encore parfois attribué.
Conclusion : Heureux habitants du sud de la France, cueillez sur le bord des chemins le pourpier qui pousse à l'état naturel ; jardiniers, à vos plantations ; et amis amapiens, encouragez vos producteurs à se lancer dans sa culture ! Bonne dégustation à tous.