Faire connaître le fonctionnement d'une Amap, partager des informations sur les légumes et la façon de les cuisiner.
Je suis une vieille amapienne de... 5 ans, qui a déjà vécue trois partenariats. Un vrai parcours de combattant.
En 2003, je suis allée au Québec où j'ai rencontré une famille qui se fournissait en fruits et légumes dans le cadre d'une Amap. Le principe m'a tout de suite séduit. Faut vous dire que la bonne chair est ma passion : de la production des aliments à la cuisine en passant par la diététique et la littéraire gastronomique. De retour à Paris où j'habite, je me suis précipitée sur internet désireuse de participer, moi aussi, à une telle aventure. Mais j'ai vite réalisé que trouver une Amap près de chez moi n'allait pas de soi. Surtout en 2003 où le système était peu connu et pas médiatisé. Je n'ai finalement rien déniché de plus près qu'un groupe naissant à Pantin, soit une demi-heure de chez moi (Paris XIXème) en métro.
Le jeudi soir après le boulot, fallait être motivée ! Et je l'étais. Grâce à Fabien, notre paysan, j'ai entre autres découvert les saveurs culinaire de l'ortie ou de la bourrache. Mais sans l'ouverture d'une Amap dans le Xème (15 minutes à pied, ça devenait acceptable) fonctionnant avec le même producteur, j'aurais abandonné, lassée des trajets nocturnes dans le métropolitain avec un chariot rempli de légumes.
Fabien a, hélas, déclaré forfait, faute de terre. Alors, avec deux amapiennes, nous nous sommes mises en quête d'un autre paysan partenaire. En région parisienne, autant chercher la pierre philosophale ! Entre temps, l'Amap du 19ème qui avait conclu un partenariat avec Benoît a créé un autre lieu de distribution près de chez moi. J'ai rejoint ce groupe, et je ne l'ai plus quitté. Aujourd'hui,je suis co-responsable de la distribution volailles.
Mais qui est le Friedliches Fenouil ?
Tout d'abord, il faut savoir que « friedlich » signifie notamment « pacifique ». Le Fenouil en question parle donc allemand mais est surtout résolument en faveur de la paix, à tous les niveaux, y compris avec l'environnement (pas d'agression, pas d'exploitation mais du respect et de la protection).
Et pourquoi avoir choisi le fenouil comme symbole ? Tout simplement parce qu’il illustre ma (re)découverte de ce légume grâce à l’Amap et à la qualité des produits de Benoît. Longtemps persuadée de ne pas aimer le fenouil, j’ai appris à l’apprécier grâce à mon demi-panier et j’en suis même devenue friande ! Ayant grandi à la campagne dans une famille où on cultivait son potager, élevait des poules et des lapins, consommait le lait de l’oncle éleveur etc., je ne connaissais pourtant qu’un nombre limité de variétés de légumes (ceux qui poussent dans ma région et que ma mère savait et aimait cuisiner). Et puis, la famille était passée, comme bien d’autres, à la consommation de produits industriels, soi-disant « pratiques » et « libérateurs » mais surtout uniformes, fades et n’inspirant aucune créativité.
Pourtant, si bien des années après, j’ai adhéré à une Amap, c’était avant tout pour lutter contre le réchauffement climatique (la distance entre le lieu de distribution et le lieu de production étant limitées, les saisons respectées, pas de pesticides) et pour ne plus être la victime de l’industrie agro-alimentaire et de la grande distribution (exploitation des paysans, incitation à la surconsommation).
Mais mon adhésion militante a aussi été une révélation culinaire : découverte de nouveaux légumes et donc de saveurs inédites, échange de recettes entre amapiens, imagination retrouvée pour cuisiner … J’apprécie aussi la convivialité qu’on y trouve (échanges avec les producteurs, discussions lors des distributions avec des personnes qui n’ont a priori comme point commun avec moi que leur envie de manger de bons légumes). Last, but not least, je me sens libérée de la corvée des « courses » puisque je complète mon panier en quelques minutes au marché ou au supermarché (bio ou pas).
Et maintenant ? Je me transforme en fenouil pour faire connaître la vie de mon Amap, le travail des producteurs partenaires et toutes les bonnes raisons de développer les Amap et toute autre forme d’action locale respectueuse de l’homme et de l’environnement…
Mise à jour du 16/11/2011 : La vie (et l'amour !) m'ayant conduite hors de Paris, vers des espaces plus verts mais pas encore ruraux, j'ai dû quitter mon Amap parisienne. Dans mon malheur, j'ai eu beaucoup de chance puisque j'ai presque aussitôt pu adhérer à une toute nouvelle Amap, celle de Fourqueux, dans les Yvelines. Cette association, qui s'est choisie pour nom "Graines d'avenir" (hommage à Pierre Rhabi ?), a son propre site Internet avec un forum réservé à ses membres où l'on échange informations et recettes. Je tiens quand même à continuer à alimenter le blog amaparis19 pour partager mes recettes et bons plans avec un plus large public. Quelque soit leur fonctionnement, toutes les Amap sont en effet unies autour d'une même cause : des produits sains, locaux et de saison, respectueux de l'environnement, des consommateurs et des producteurs. À Fourqueux, nous avons globalement les mêmes légumes que ceux fournis par la Bikad, avec quelques variantes dues au climat plus doux dont bénéficient nos producteurs. Les recettes que je publierai devraient donc convenir à tous les Amapiens et aux autres amis des légumes !
Shaolin poireau