A dix jours du solstice d’hiver, il ne faut pas rêver. Il n’y a guère que la mâche, la salade, quelques carottes et les poireaux qui sont encore en terre. Le reste est récolté et gardé à l’abri. En ce moment, il gèle à la Bikad. Les poireaux resteront donc encore un peu en terre, le temps d’attendre un redoux qui permettra de les déterrer. Benoît profite justement du gel pour retourner une prairie destinée aux pommes de terre de la prochaine saison. Le sol dur empêche les roues du tracteur de s’enfoncer et de creuser de profonds sillons. Benoît m’a appris que sur un même champ, on ne peut cultiver des pommes de terre qu’une année sur cinq. Pendant les quatre autres années, le sol peut néanmoins recevoir d’autres légumes. Un paysan doit donc disposer d’une certaine surface de terrain pour cultiver ce tubercule tous les ans. Ce qui est heureusement le cas de Benoît.